Le projet des danseurs citoyens a été monté avec l’Association art solution.
Ce projet est un jet de danses, un acte citoyen simple et noble dans sa manière d’aborder les rues, les gens et l’espace public.
L’«Association art solution» a bien trouvé une réponse originale aux évènements ténébreux qui ont entraîné la Tunisie dans un chaos réellement sismique. Notre mémoire collective n’effacera jamais les agressions qu’ont subies les artistes devant le Théâtre municipal le 26 mars 2012, lorsque des salafistes ont saccagé leurs installations et gâché leur manifestation. Par réaction à ces attaques, l’urgence de «trouver de nouvelles formes de résistance » s’est manifestée avec force chez le danseur Bahri Ben Yahmed et Choâieb Briki qui n’est autre que le président de l’«Association art solution ». Cette initiative a montré qu’on peut réinventer les rêves, la liberté et un monde fait de tolérance, de paix et de respect, car les rêves ne peuvent jamais être confisqués, ni au nom d’un islamisme obscurantiste ni au nom d’une ignorance, fruit de Ben Ali et de son ancien régime.
Le danseur Bahri Ben Yahmed pense que cette action « est une manière de ramener l’art au quotidien et vers les gens, une expression sans mise en scène, fortement naturelle et participative ». Naturelle, car elle émane d’une réaction spontanée contre tous ceux qui veulent « nous interdire la rue et les avenues», précise-t-il. La deuxième vidéo, qui a enchanté et réjoui les facebookeurs, vient justement suite aux derniers événements qu’a connus Séliana. Et si dans le film musical, West Side Story, on danse comme on respire, en Tunisie, on a vécu des moments tragiques avec « Séliana rach story », où l’on écrase comme on aveugle... Mais l’on dansera quand même.
Ainsi, cette vidéo met sur la scène de la rue une action artistique qui se propage pour atteindre tous les coins de rue, tous les coins du cœur et de l’âme du Tunisien. La danse se fait communicante, et comme le dit Diana Evans : «Il faut une âme pour qu’un corps puisse se réaliser». On voit le mouvement du corps qui pénètre la société, fouillant dans le marché et la fripe d’El Hafsia, devant la Kasbah, voyageant à travers le bus et le métro, réclamant les droits des citoyens sur la place Mohamed-Ali, priant pour un art libre devant la mosquée et, enfin, criant l’hymne à la liberté devant le ministère de l’Intérieur, dans un langage universel et par le must des danses possibles, nommé « Je danserai malgré tout ! ». Une manière de rejoindre Nietzsche qui disait : « ...entre les saints et les putains, entre le monde et Dieu, notre danse... ».
Sans soutien de festivals ou du ministère de la Culture, sans subvention non plus, cette action ne donne pas l’art de vivre, mais elle nous le transmet. On voit, d’ailleurs, à la fin de la vidéo que les gens ont bel et bien ressenti le magnétisme de la danse dans cet acte d’étreindre la rue, qu’ils ont été en parfaite fusion — et effusion — avec les ondes émises par ces artistes qui ont fait de la rue un spectacle vivant, naissant de chacun de ses pavés et prenant forme à partir de chaque geste projeté et jeté contre ceux qui veulent déformer, défigurer et enlaidir notre image. N’est-ce pas que notre rue est généreuse et souple, qu’elle abrite et libère les cœurs et les corps de tous ceux qui ont cru à notre unique totem ? Notre rue qui porte encore notre danse souterraine du 14 janvier, date à laquelle nous étions les uniques interprètes dans cet acte d’interpénétrer les rues, en ce jour de la re-naissance de la Tunisie.
To be continued...
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